Passoire thermique : comment les identifier ? quelles sont les aides ?

Les passoires thermiques sont un problème majeur dans le secteur de l’énergie et de l’immobilier. Ces logements présentent une mauvaise performance énergétique, entraînant une consommation excessive de chauffage et une facture énergétique salée pour les occupants. Dans cet article, nous vous proposons de découvrir les enjeux liés à ce type de logement, les solutions pour y remédier et les aides disponibles pour les propriétaires et locataires concernés.

Qu’est-ce qu’une passoire thermique et pourquoi représente-t-elle un enjeu de taille ?

Une passoire thermique est un logement présentant une mauvaise performance énergétique, principalement due à une isolation insuffisante et à des systèmes de chauffage obsolètes ou peu performants. Ces logements consomment beaucoup d’énergie pour le chauffage, ce qui représente un coût important pour les occupants et une source de pollution pour l’environnement.

L’enjeu des passoires thermiques est triple :

  1. Economique : les logements énergivores représentent une charge financière importante pour les occupants, qui doivent faire face à des factures élevées de chauffage et d’électricité.
  2. Environnemental : la consommation excessive d’énergie pour le chauffage contribue à la production de gaz à effet de serre et au réchauffement climatique.
  3. Social : les passoires thermiques accentuent la précarité énergétique, touchant les ménages les plus modestes qui peinent à payer leurs factures d’énergie et à se chauffer convenablement.

Comment identifier une passoire thermique et quelles sont les obligations légales des propriétaires ?

L’identification d’une passoire thermique se fait principalement grâce au Diagnostic de Performance Energétique (DPE), un indicateur obligatoire lors de la vente ou de la location d’un logement. Le DPE classe les logements selon leur consommation d’énergie, de A (très économe) à G (très énergivore).

Les logements classés F et G sont considérés comme des passoires thermiques. Ils représentent un enjeu majeur pour la transition énergétique, d’autant plus que la loi prévoit des obligations pour les propriétaires de ces logements.

Depuis le 1er janvier 2023, il est interdit de mettre en location un logement classé F ou G. Les propriétaires ont donc l’obligation de réaliser des travaux de rénovation pour améliorer la performance énergétique de leur bien avant de le louer. De plus, à partir de 2028, les logements classés F et G ne pourront plus être loués du tout, même après rénovation.

Quels sont les travaux de rénovation à envisager pour sortir d’une situation de passoire thermique ?

isolation maison

Pour améliorer la performance énergétique d’un logement et sortir de la catégorie des passoires thermiques, plusieurs types de travaux peuvent être envisagés :

  1. L’isolation : une isolation performante permet de réduire les déperditions thermiques et de diminuer la consommation d’énergie pour le chauffage. Les principales zones à isoler sont les murs, les combles, les planchers et les fenêtres.
  2. Le chauffage : remplacer un système de chauffage obsolète ou peu performant par un équipement plus économe en énergie permet de réduire la consommation et la facture énergétique. Les systèmes de chauffage recommandés sont les chaudières à condensation, les pompes à chaleur ou encore les poêles à granulés.
  3. La ventilation : une ventilation mécanique contrôlée (VMC) permet d’assurer un renouvellement de l’air efficace et de limiter les pertes de chaleur, tout en améliorant la qualité de l’air intérieur.

Ces travaux de rénovation doivent être réalisés par des professionnels certifiés RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) pour bénéficier des différentes aides financières disponibles.

Quelles sont les aides financières pour lutter contre les passoires thermiques ?

Plusieurs dispositifs d’aides financières sont mis en place pour inciter les propriétaires à réaliser des travaux de rénovation énergétique et sortir de la catégorie des passoires thermiques :

  1. MaPrimeRénov’ : cette aide de l’Etat est destinée aux propriétaires occupants et bailleurs, sous conditions de ressources. Elle est calculée en fonction des travaux réalisés et des économies d’énergie générées.
  2. L’éco-prêt à taux zéro : ce prêt sans intérêt permet de financer des travaux de rénovation énergétique, avec un montant pouvant aller jusqu’à 30 000 euros.
  3. Les aides des collectivités territoriales : certaines régions, départements ou communes proposent des aides financières pour lutter contre les passoires thermiques, sous forme de subventions ou de prêts à taux réduit.
  4. Les certificats d’économie d’énergie (CEE) : les fournisseurs d’énergie sont tenus de soutenir les travaux de rénovation énergétique en versant des primes aux propriétaires qui réalisent des économies d’énergie.

Pour bénéficier de ces aides, il faut se renseigner auprès des organismes compétents et faire appel à des professionnels qualifiés.

Quel est l’impact de la lutte contre les passoires thermiques sur le marché immobilier ?

La lutte contre les passoires thermiques a un impact significatif sur le marché immobilier. D’une part, les propriétaires sont incités à réaliser des travaux de rénovation énergétique pour améliorer la performance énergétique de leur bien et respecter la loi. D’autre part, les locataires et acquéreurs sont de plus en plus attentifs à la performance énergétique des logements, et privilégient les biens économes en énergie.

Ainsi, les passoires thermiques sont progressivement éliminées du marché immobilier, au profit de logements mieux isolés et plus économes en énergie. Cette évolution est bénéfique pour les occupants, qui bénéficient d’un meilleur confort thermique et de factures d’énergie réduites, mais aussi pour l’environnement, grâce à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

La lutte contre les passoires thermiques est donc un enjeu majeur de la transition énergétique et de la modernisation du parc immobilier français. En tant que propriétaires et locataires, il est important de se mobiliser pour améliorer la performance énergétique des logements et contribuer à un habitat plus durable et respectueux de l’environnement.

L’audit énergétique, une étape clé pour déterminer les travaux de rénovation à réaliser

L’audit énergétique est un diagnostic approfondi de la performance énergétique d’un logement. Il permet d’identifier les points faibles en matière d’isolation thermique et de consommation d’énergie, et de déterminer les travaux de rénovation les plus adaptés pour améliorer la situation. Cet audit est essentiel pour les propriétaires et locataires concernés par les passoires thermiques, afin de planifier des travaux de rénovation efficaces et rentables.

diagnostic performance energetique

L’audit énergétique se déroule en plusieurs étapes :

  1. L’état des lieux : le professionnel effectue une visite du logement pour évaluer la qualité de l’isolation thermique, les systèmes de chauffage et de ventilation, ainsi que l’état général du bâtiment.
  2. L’analyse des consommations : le professionnel étudie les factures d’énergie pour estimer la consommation énergétique du logement et comparer cette consommation à celle d’un logement similaire mais mieux isolé.
  3. La proposition de travaux : en fonction des résultats de l’audit, le professionnel propose des travaux de rénovation adaptés pour améliorer la performance énergétique du logement. Ces travaux peuvent concerner l’isolation, le chauffage et la ventilation, entre autres.
  4. L’évaluation des économies d’énergie : le professionnel estime les économies d’énergie potentielles après la réalisation des travaux de rénovation, et calcule la rentabilité de ces travaux sur le long terme.

L’audit énergétique est une étape incontournable pour les propriétaires de passoires thermiques, afin de déterminer les travaux de rénovation les plus adaptés et rentables pour améliorer la situation.

La loi Climat et Résilience, un levier pour lutter contre les passoires énergétiques

La loi Climat et Résilience adoptée en 2021 vise à accélérer la lutte contre les passoires énergétiques et à renforcer les obligations des propriétaires en matière de rénovation énergétique. Cette loi introduit plusieurs mesures clés pour inciter les propriétaires à réaliser des travaux de rénovation et améliorer la performance énergétique de leurs logements :

  1. L’interdiction de la mise en location des passoires thermiques : à partir de 2023, il est interdit de mettre en location un logement classé F ou G au diagnostic de performance énergétique (DPE). Les propriétaires ont donc l’obligation de réaliser des travaux de rénovation pour sortir de cette catégorie avant de louer leur bien.
  2. La rénovation des logements énergivores : la loi prévoit un objectif de rénovation énergétique de 500 000 logements par an d’ici 2030, afin de lutter contre la précarité énergétique et de réduire les émissions de gaz à effet de serre liées au secteur du bâtiment.
  3. Le renforcement du DPE : la loi Climat et Résilience renforce les exigences du DPE en intégrant de nouveaux critères, comme le bilan carbone du logement, et en rendant l’étiquette énergie plus visible et compréhensible pour les locataires et acquéreurs.

La loi Climat et Résilience est un levier majeur pour lutter contre les passoires énergétiques et encourager les propriétaires à réaliser des travaux de rénovation énergétique. Elle contribue à une prise de conscience collective de l’importance d’un habitat plus respectueux de l’environnement et plus économe en énergie.

Conclusion

Les passoires thermiques représentent un enjeu majeur en matière d’économie d’énergie, de lutte contre la précarité énergétique et de transition énergétique. Grâce à des dispositifs légaux, comme la loi Climat et Résilience, et des aides financières incitatives, les propriétaires sont encouragés à réaliser des travaux de rénovation énergétique pour améliorer la performance de leur logement. L’audit énergétique est une étape clé pour déterminer les travaux les plus adaptés et rentables à réaliser. Il est essentiel de se mobiliser collectivement pour lutter contre les passoires thermiques et contribuer à un habitat plus durable et respectueux de l’environnement.

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